Une année au potager
Ne voulant pas faire trop compliqué ni trop académique, quoi de mieux que de partager son expérience de terrain pour transmettre ses connaissances ? Venez donc suivre une année dans mon petit potager !
Au fil des mois, je vous montre ce que je fais sur ma parcelle avec quelques explications et beaucoup de photos. C’est un bon moyen pour aborder des sujets variés. Je n’ai aucune prétention professionnelle sur ce thème, juste de donner mes réussites, mes échecs et aussi mes découvertes sur la culture des légumes. Une façon simple et ludique de partager ma passion pour le potager tout en essayant de transmettre les connaissances acquises au fur et à mesure des années.
L’année 2022 n’est pas forcément très représentative ni très pratique pour être le plus exhaustif possible car elle a été particulièrement difficile avec des chaleurs importantes et surtout un manque chronique de précipitations. Mais c’est un bon exemple pour montrer que le jardinier doit s’adapter à toutes les galères qu’il peut rencontrer mais aussi qu’il est possible de faire des choses positives avec de fortes contraintes et qu’il faut rester malgré tout positif.
Sur cette page, vous trouverez donc mois par mois ce qu’il est possible de faire dans son potager en respectant les saisons et sans produits chimiques. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres de ce qu’il est possible de faire mais à vous de trouver ce qu’il vous convient !
JANVIER
C’est un mois calme au potager car les jours sont très courts donc le manque de lumière n’est pas adéquat pour la croissance des plantes. Mais il est tout à fait possible d’avoir encore des légumes à récolter qui sont en dormance sur la parcelle comme les poireaux, les carottes ou les panais. Ces légumes ont été semés lors de l’été précédent (juin dans mon cas) mais ils peuvent rester au jardin sous un lit de feuilles mortes sans problème. Attention toutefois aux campagnols par exemple qui peuvent faire des dégâts dans certains endroits.
En fin de mois, si la météo le permet et qu’il ne gèle pas, on peut commencer les semis en pleine terre avec les fèves. C’est une plante qui ne craint pas le froid, au contraire. Dans les régions au climat doux, il est même possible de réaliser le semis en automne pour que les fèves démarrent rapidement à la fin de l’hiver.
Pour moi, ça a été aussi le moment de mettre une deuxième série d’endives à forcer. Une chouette découverte ! Même si ce n’est pas très rentable financièrement vu le prix des chicons dans le commerce, quel bonheur de voir pousser ces drôles de légumes et de redécouvrir des saveurs sucrées loin de mes souvenirs d’enfance. Pour plus de simplicité et par manque de place sur ma parcelle, j’ai acheté des racines prêtent à forcer. Il suffit de les nettoyer et de les planter dans un substrat basique. Ensuite, il faut les arroser légèrement et les mettre dans le noir, dans mon cas dans la cuisine pour pouvoir les observer régulièrement et admirer leur folle croissance. Dès le mois prochain, il sera possible de prélever de belles endives toutes les semaines. Et elles redonneront même une autre récolte moins esthétique mais tout aussi savoureuse : les chiconnettes.
C’est aussi la bonne période pour faire le tri dans le stock de graines et de remettre à jour le plan du potager mais aussi de profiter de ces moments plus calmes pour lire des ouvrages sur le potager pour rêver la prochaine saison !
Si cela n’a pas été fait à l’automne dernier, il est possible de planter de l’ail dès que la météo le permet. Même en plein hiver, on peut avoir de la verdure à disposition comme de la mâche en pleine terre ou encore des salades (variétés d’hiver) sous abri comme de petits tunnels en ayant anticipé les semis ou les plantations à la fin de l’été ou à l’automne.
Calendrier des semis
De nombreux autres insectes peuvent se retrouver sur les légumes mais sans impact sur les récoltes si le jardin est équilibré. Il ne faut pas oublier que la plupart des insectes ne sont pas nuisibles aux plantes ! Au contraire, plein d’insectes sont très utiles au jardin et agissent sur la pollinisation mais aussi sur la régulation des ravageurs.
Il est indispensable de s’organiser au potager pour pouvoir avoir des récoltes étalées mais surtout pour respecter le cycle de croissance des légumes. Plus que tout ailleurs, les dates ont beaucoup d’importance !
Pour m’aider, j’ai donc réalisé un calendrier avec toutes les actions importantes pour les légumes que je cultive. Il n’est pas toujours facile de s’y tenir mais cela permet d’avoir une vision d’ensemble des choses à faire et cela donne un bon support pour avancer. Il faut essayer de le respecter au maximum…
Calendrier des semis
(il est bien sûr à adapter à votre région et il faut aussi prendre en compte le choix des variétés selon la saison)
Un peu d'autonomie...
Quand on cultive un potager, on est toujours en recherche d’une certaine indépendance. Même si c’est difficile d’être totalement autonome, il est possible d’agir facilement sur certaines facettes comme les semences par exemple. En effet, on peut récupérer facilement les graines de certains légumes pour faire ses propres semis d’une année à l’autre. Pour commencer, le plus simple est la tomate mais d’autres plantes permettent cela comme les salades, les radis, les haricots ou encore les concombres. Il faut juste être sûr que c’est une variété reproductible et non un hybride F1. Il faut aussi avoir en tête que cela prend une certaine place le temps que la plante finisse son cycle.
Quelques remarques concernant les autres légumes :
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Pour les concombres, il faut que le fruit soit très mature donc il faut attendre que celui-ci soit d’une belle taille et qu’il commence à jaunir sinon les graines ne seront pas viables.
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Pour les autres Cucurbitacées, il vaut mieux éviter de récupérer les graines car le risque d’hybridation est vraiment trop important sur une petite surface. Cela peut même être dangereux s’il y a des coloquintes à proximité par exemple.
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Concernant les haricots verts, il suffit de laisser les gousses trop grosses lors de la récolte et d’attendre qu’elles sèchent sur pied pour récupérer les grains.
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Pour les petits pois, il est possible de prendre une partie de la récolte même qui a été congelée pour l’utiliser pour faire un prochain semis.
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Pour les salades, je trouve que le mieux est de laisser grainer quelques pieds en fin de saison et de laisser faire la nature. Il suffira alors de déplacer les petits plants qui auront germés tout seul.
Pour commencer, il est possible de réaliser des échanges avec des proches ou sur les réseaux sociaux mais il existe aussi de nombreux petits producteurs qui offrent un catalogue intéressant de graines avec des variétés fort sympathiques comme La ferme de Sainte Marthe ou encore l’association Cultive ta rue pour les tomates.
Vous pouvez télécharger un montage des différentes étapes présentées ci-dessus au format pdf pour l'avoir toujours sous la main !
Mon potager actuel
Après un arrêt de quelques années, je cultive une parcelle de 70m² au sein d’une association dans l’Essonne depuis plusieurs saisons. Les parcelles sont protégées par des haies variées et à proximité, il y a une forêt ainsi qu’un rucher. La surface est assez limitante en terme de place pour certaines cultures donc j’ai dû faire des choix et écarter les légumes qui sont trop imposants ou qui demandent un trop grand espace. Par contre, le sol est plutôt bon même si un peu argileux. Il suffit juste d’être vigilant en hiver en ne paillant pas certaines cultures comme les oignons ou les poireaux, voire de les cultiver sur buttes pour les plus sensibles à l’humidité. Au printemps, il est aussi important d’enlever le paillage sur les parcelles qui vont être utilisées en premier pour que la terre se réchauffe plus vite.
De base, mon potager dispose d’une cuve de 1000 litres et d’un cabanon. C’est assez peu en cas d’année sèche donc j’ai décidé d’ajouter d’autres éléments pour stocker l’eau de pluie au gré des récupérations possibles ou des bonnes affaires. Concernant le cabanon, attention à l’ombre qu’il fait suivant la saison car cela peut être pratique en été pour avoir une partie plus ombrée pour les cultures sensibles au soleil mais c’est l’inverse en hiver où il veut mieux éviter d’y mettre des cultures.
Malgré la petite surface, c’est plutôt productif avec plus de 120 Kg de légumes divers produits en 2022 malgré une année compliquée avec des périodes de canicule et surtout un manque d’eau chronique. Et bien sûr, sans aucun traitement même naturel ! Du coup, on est presque autonome avec mon chéri pour nos légumes. C’est beaucoup de travail tant sur le terrain qu’en cuisine mais c’est intéressant au niveau qualité et aussi financièrement.
L’idée est que cela coute le moins cher possible donc beaucoup des matériaux utilisés sont de la récupération comme de vieilles tuiles ou des restes de carrelage pour faire des bordures mais aussi des produits d’occasion. Pour les plants, j’essaie au maximum de les faire moi-même mais je me fournis aussi auprès de petits producteurs aux alentours.